Urgence abyssale

Chapitre III

En eaux troubles

Le dortoir des mâles était calme. Tous les étudiants dormaient du sommeil du juste après une dure soirée d’examens. Les veilleuses luisaient et palpitaient au gré du mouvement de leurs hôtes moussus bioluminescents. Comme dans un ballet parfaitement répété et orchestré, les abysséens cétacés flottèrent au-dessus de leur lit, allant jusqu’à une poche d’air spécialement aménagée à cet effet. Ils relâchèrent, ensemble, comme en symbiose psychique les uns avec les autres, le gaz carbonique accumulé, emplirent leurs poumons d’air oxygéné, puis redescendirent sur la mousse de leur matelas.

« Debout Winston ! »

Katia venait d’ouvrir violemment la porte, réveillant tout le dortoir en sursaut ! Plusieurs étudiants se cognèrent mutuellement le front au niveau des lits superposés.

— Kat’ ? Baragouina Winston. Ça te prend souvent de débarquer comme ça ? »

Au moment où ses pieds touchèrent le sol du dortoir, la jeune seiche lui jeta des vêtements qu’il n’avait pas vu en plein rostre.

« Pas le temps de t’expliquer, enfile ça vite ! Et toi aussi, Denis ! »

Sur ces mots, elle jeta une autre pile de vêtements au thon qu’ils avaient rencontré la veille. Il ajusta ses lunettes et obéit immédiatement en voyant qu’elle changeait de couleur au rythme de ses paroles.

« C’est bon, vous êtes habillés ?

— Non mais presque… Winston se battait avec une manche tout en finissant de fermer son pantalon.

— Tu enfileras ta chemise sur la route !

— Hé ! Mais qu’est-ce qui s’passe ? Bâilla un étudiant qui aimerait bien retourner dormir.

— Rien du tout ! Lâcha Katia. D’ailleurs, on va vous laisser dormir. »

Sur ces derniers mots, elle tira Winston et Denis par les premiers bras qui passaient, ressortit de la chambre tout aussi vite qu’elle y était entrée, laissant le soin aux dormeurs dérangés de refermer la porte.

« Mais enfin, tu vas nous expliquer ce qui se passe ? Et pourquoi tu nous a filé nos tenues officielles ? Demanda Denis, entre deux boutonnages de chemise.

— Pas ici, pas maintenant ! Nagez plus vite ! Sam nous attend dehors avec son équipe, ils vont nous escorter. »

Winston et Denis échangèrent un rapide regard. Samuel ? Escorter ? Il devait vraiment se passer un truc grave. Les deux jeunes mâles commençaient à s’inquiéter de plus en plus sur ce que Katia refusait de leur dire. Et le fait qu’ils aient dû enfiler leur tenue de cérémonie officielle pour la future remise de leur diplôme, dans un peu plus d’un an et demi, ne les rassurait pas davantage. Avaient-ils été si mauvais dans les épreuves ?

Ils arrivèrent enfin à la sortie de l’École, après une course effrénée pendant une dizaine de minutes. Winston remonta rapidement dans une poche d’air pour respirer. Il était parti trop vite et avait mal estimé l’air qu’il lui restait dans les poumons. Katia et Denis n’avaient pas ce problème, eux. Katia ouvrit la porte d’entrée avec sa douceur caractéristique, c’est à dire violemment et en faisant tomber un vase d’algues, deux mètres plus loin, avec le courant généré. Ils purent alors voir comment ils allaient être escortés.

« Des jet-ski amphibies ? Mais… C’est illégal ça ! T’es sûre qu’on n’a pas une bêtise Katia ? Denis commençait à paniquer.

— Oui, je suis sûre ! Au pire, je plaiderai votre cause, je dirai que vous avez été enlevés, c’est tout. En plus, il y a plein de témoins. Montez, ils vont pas nous attendre cent sept ans non plus ! »

Elle monta derrière un abysséen à tête de requin bouledogue. Elle avait toutes les peines du monde à se mettre correctement en selle à cause de sa jupe. C’est à ce moment là que Winston remarqua qu’elle portait, elle aussi, sa tenue officielle de remise des diplômes. Samuel et son équipe aussi d’ailleurs.

« Winston, dis-moi que je fais un mauvais rêve et que je vais bientôt en sortir… Denis cachait difficilement son angoisse et chouinait de plus en plus.

— Non, mon vieux, je crois que c’est malheureusement vrai. »

Winston aussi préférerait être en plein cauchemar plutôt que d’essayer d’imaginer ce qui arrive. Denis s’installa, non sans mal, derrière un abysséen à tête de poisson-globe, en essayant tant bien que mal d’éviter ses piquants.

« Tu veux que je t’aide à monter sur la selle Win’ ? Fut la seule chose que Samuel trouva à lui dire.

— S’il te plaît, Sam… Dis moi ce qu’il se passe… Je ne vous ai jamais vu comme ça Katia et toi… »

Le jeune requin regarda son ami avec une mine contrite, hésita, puis repris son masque de militaire impassible.

« Désolé, ce sont les ordres. Je ne peux rien te dire. Je n’ai même pas le droit de te parler au cours de cette mission. »

Il enfourcha alors le jet-ski, tourna la clé pour enclencher les aqua-turbines, et fit un geste au dauphin pour l’exhorter à monter. Winston soupira, regarda une dernière fois l’« École », pensant qu’il ne la reverrait jamais, puis se mit en selle. Au fur et à mesure que les aqua-turbines accumulaient de l’énergie, il se dit alors que, finalement, cette « École » n’est peut-être pas si mal.

« Viré ? Comment ça « viré » ? » Demanda le Ministre de l’Intérieur.

La Présidente de la République se tenait derrière son bureau, le Ministre de l’Intérieur debout au milieu de la pièce, face à la plus puissante femme française. Dans la pièce, seules les dorures, les photographies et les tapisseries, ainsi que les gardes du corps, apportaient un peu de chaleur dans l’atmosphère pesante.

« Oui, viré, comme ça ! Elle claqua des doigts. Non, en fait, vous allez me donner votre lettre de démission. Vous m’avez très franchement déçue…

— Mais si j’ai fait ça, Mademoiselle…

— Madame !

— Euh, oui, Madame, pardon… Si j’ai fait ça, c’était pour vous préparer le terrain, pour pouvoir m’assurer que vous seriez en sécurité pour le Grand Jour ! »

Elle leva la main pour le faire taire. Ses joues étaient empourprées.

« Vous me prenez pour une conne, Monsieur le Ministre de l’Intérieur Jean Briscard ?

— Heu…

— Ne répondez pas ! C’était purement rhétorique ! »

Elle laissa exploser sa colère, allant même jusqu’à faire sursauter l’un de ses gardes du corps. Les agents se jetèrent des coups d’œil discrets. Ils avaient l’habitude du calme de la Présidente aussi étaient-ils surpris de découvrir son explosion de colère. Le Ministre Briscard se prit alors d’admiration pour ses chaussures marron. Et puis, quel beau tapis rouge, avec ses fleurs blanches et ses feuilles dorées !

« Vous imaginiez sans doute que je ne connaissais pas l’existence des abysséens ? Que je suis une jeune femme de vingt et un an, totalement pure et innocente, qui croit encore au Père Noël, et à qui il faut cacher les choses ? Vous pensez que j’occupe quoi, comme type de fonction ? Je suis la Présidente de la République française ! Je suis au courant pour les abysséens depuis mon investiture ! Je suis en contact avec leurs dirigeants depuis le premier jour de mon mandat ! Nous avons établi des protocoles précis pour, justement, éviter ce genre d’incident ! Regardez-moi quand je vous parle ! Vous cherchiez à faire quoi, exactement ? Tout faire capoter ? Ou juste vous faire mousser comme ayant été le « premier » représentant de l’État, que dis-je, de l’Humanité toute entière, à avoir pris contact avec eux ?

— Hun… La journaliste Julie Laplace, qui avait été couchée sur le canapé après l’intervention des forces spéciales, reprenait connaissance.

— Alors ? J’attends Briscard…

— C’est-à-dire que, oui, c’est vrai que…

— Je parle de votre lettre de démission ! Explosa-t-elle. »

Sur ces mots, Briscard n’osa plus protester ni contester son autorité. Il tourna les talons et sortit précipitamment du bureau, non sans lâcher un ou deux commentaires sur l’état de santé mental supposément hystérique de la Présidente.

« Fermez la porte et faites venir le médecin, je vous prie. » Demanda la Présidente au garde du corps le plus proche de l’entrée principale du bureau.

La Présidente tint son menton sur les phalanges de ses mains qu’elle venait de joindre. Elle observait la journaliste qui se remettait comme elle pouvait de son sommeil chloroformé. Elle se demandait comment elle allait pouvoir se sortir de la situation dans laquelle l’autre imbécile l’avait fourrée. À la grande surprise de sa garde, elle était redevenue de nouveau aussi calme qu’un lac.

« Un… médecin ? » Demanda brusquement la femme.

Sa blondeur était trahie par des racines plus sombres, et renforcées par son teint pâle. Peut-être plus pâle que d’habitude, nota la Présidente. Elle regarda Julie droit dans ses yeux d’un bleu intense et compris pourquoi elle était devenue si translucide. Elle devait s’imaginer qu’elle allait « disparaître », comme de nombreux journalistes connaissant des choses qu’ils ne devaient pas savoir, dans le passé, ou dans certains États. La journaliste devait avoir a peu près une cinquantaine d’années, peut-être plus, la jeune femme avait du mal à estimer son âge vu la couche de maquillage qui maculait le canapé. Elle se leva doucement de son siège, fit le tour de son bureau, vint s’appuyer sur le bord du meuble, les mains dans les poches, et pris sa voix la plus rassurante que possible, tout en sachant que cela pourrait avoir l’effet inverse.

« Oui, un médecin. Je souhaite m’assurer que vous allez bien et que vous ne souffrirez pas des effets du narcotique que mes services ont dû utiliser. Ne vous inquiétez pas pour votre collègue cameraman, il va bien lui aussi, vous le reverrez juste après notre entretien.

— Que… Quel genre d’entretien ? »

La journaliste tremblait. Elle n’était pas une grande reporter expérimentée, habituée à affronter la mort en face comment les journalistes de guerre. Elle commençait de plus en plus à paniquer.

Des petits coups furent entendus au niveau de la porte d’entrée principale. Un garde du corps l’entrouvrit, passa la tête, puis ouvrit complètement la porte et céda le passage au vieil homme qui se tenait là.

« Le médecin est arrivé, Madame la Présidente.

— Parfait ! Pile à temps. Merci d’être venu si vite Docteur. »

Elle guida le médecin jusqu’à la journaliste, puis quitta la pièce, accompagnée de trois de ses gardes du corps, les trois autres restant dans le bureau.

Winston et Denis étaient atterrés. Katia venait de leur montrer le reportage brutalement interrompu de la journaliste humaine Julie Laplace. Leur gouvernement avait envoyé un abysséen de type baleine bleue à l’Élysée. Et celui-ci n’avait pas respecté le protocole ! Leur admiration du Palais avec ses colonnes de corail et ses voûtes naturelles avait été de courte durée.

« Mais… Qu’est-ce qui lui est passé par la tête ? S’enquit Winston.

— C’est pas possible… C’était le major de sa promo ! Il n’aurait jamais accepté de se donner aussi inutilement en spectacle ! Souffla Denis tout en essuyant ses lunettes.

— Vous comprenez maintenant pourquoi je ne pouvais rien dire à l’École ? Demanda Katia. »

Les deux garçons commencèrent pas hocher la tête pour dire « oui », puis se ravisèrent et répondirent « non », toujours en secouant la tête.

« Qu’est-ce que tu veux que nous, en tant qu’étudiants en première année d’interaction inter-espèce, on puisse faire face à une telle crise ? Interrogea Winston.

— Aucun de nous quatre n’est un étudiant « ordinaire ». Répondit Katia. Denis est un expert en civilisation, et géopolitique, qu’elle soitabysséenne ou humaine, et un excellent professeur et orateur. Samuel a gravit les échelons militaire à une vitesse encore jamais vue et il a le potentiel nécessaire pour devenir un jour Général, mais ne lui dites pas ! Et toi, Winston, tu es un excellent médecin qui maîtrise aussi bien la médecine abysséenne que la médecine humaine, en plus d’être un scientifique reconnu.

— Comment tu sais… Commença Winston, Denis le soutenant.

— Quant à moi, je suis juriste inter-espèce et avocate inter-mers. J’attends juste que mes propositions de loi inter-espèces soient acceptées en haut lieu, aussi bien abysséen qu’humain, avant de me faire connaître. »

Ces derniers mots résonnèrent dans les têtes de Denis et Winston, leur faisant remonter en surface de vagues souvenirs de faits politiques divers qu’ils avaient pu lire dans les journaux, plusieurs années auparavant. Puis soudain, leurs regards s’illuminèrent. Ils n’en croyaient pas leurs ouïes, ni leurs yeux. Ils savaient que la tête de Katia leur disait quelque chose, mais ils ne trouvaient pas où ils avaient pu la voir avant.

« Tu es une anarchiste ! Lâcha Denis, oubliant totalement l’incident terrestre dont elle leur avait parlé.

— Je déteste ce mot, mais… Oui, je refuse d’être sous la coupe de quiconque. Oui, c’est paradoxal pour une juriste. Mais ce n’est pas ce que vous voulez savoir.

— En effet. Confirma Winston. Pourquoi est-ce qu’on est là ? On nous a convoqué ? On a fait une bêtise ?

— Nous avons tous les quatre un autre point commun, qui fait toute la différence avec les émissaires qui ont été envoyés…

— Plus d’expérience dans le monde du travail ? Ironisa Denis.

— Non. Et autant Winston est au courant pour lui mais pas encore pour nous trois, autant Sam et toi vous l’ignorez encore. »

Katia perdit d’un coup toute ses couleurs. Elle hésita à leur annoncer brutalement la raison principale pour laquelle ils avaient été convoqués.

« Vas-y, pond. Demanda Samuel, en posant sa main sur l’épaule droite de sa camarade. »

Elle le regarda droit dans les yeux, puis regarda tour à tour Denis et Winston. Elle tenta de se mordre le bec. Elle regarda ses pieds tout en soufflant un grand coup.

« Le Roi va vous recevoir ! »

Le Chambellan venait d’ajouter un sursis à Katia, qui espérait que le Roi ferait cette révélation à ses amis à sa place. Elle n’était vraiment pas à l’aise à l’idée de lever le voile.

Julie se sentait un peu moins anxieuse quand le médecin repartit après avoir informé la Présidente qu’elle allait bien. Il n’avait fait que l’ausculter après lui avoir parlé et lui avoir expliqué ce qu’il allait faire. À aucun moment il ne lui avait injecté un produit quelconque. Elle ne savait toujours pas si elle pouvait faire confiance à la Présidente, elle ne savait pas trop ce qu’elle pouvait avoir en tête. Les deux femmes se regardèrent, chacune cherchant à deviner ce que l’autre avait en tête. Finalement la cheffe d’État mit fin au petit jeu :

« J’ai envie d’un thé. Voulez-vous aussi une tasse de thé Madame Laplace ?

— Je… euh… Oui, volontiers…

— Parfait ! Charles, soyez gentil et allez en cuisine pour leur demander de nous apporter du thé.

— Bien Madame ! Répondit un garde du corps.

— Ho ! Et en revenant, faites venir le cameraman je vous prie. »

Il acquiesça de la tête et sortit.

« Paul va bien ? Demanda Julie. Elle avait presque oublié son collègue.

— Oui, il va bien. Je suis passée prendre de ses nouvelles pendant que vous étiez avec le médecin. Il a juste un bon mal de crâne, ça peut malheureusement arriver avec le chloroforme… Mais quand je vous aurai expliqué pourquoi j’ai agi ainsi, peut-être que vous comprendrez mieux. Je ne m’attends pas à ce que vous me pardonniez, loin de là, mais j’espère vraiment que vous comprendrez. »

Les deux femmes patientèrent dans le bureau, la Présidente étant retournée à son bureau afin de lire les différents documents qui y avaient été déposés et en parapher certains. Julie en profitait pour se dégourdir les jambes et pour mieux contempler les œuvres d’art qui décoraient le bureau. Elle avait déjà remarqué l’ornementation complexe du tapis et les volutes élaborées du canapé. Contrairement à son prédécesseur, elle avait choisi une décoration plus sobre, plus allégée, avec deux plantes en pot. Seules quelques pièces historiques avaient été gardées, pour respecter le protocole, auquel elle n’avait pas d’autre choix que de s’y conformer. Le dessus du bureau lui même était moins chargé de dossiers et de documents. Julie se demandait si c’était parce qu’elle déléguait plus ou si c’était plus simplement que les affaires étaient calmes à ce moment précis, malgré le somment de l’ONU en cours, celui-là même que la Présidente avait dû quitter précipitamment. Elle fut arrachée à ses pensées par le bruit de coups répétés au niveau de la porte d’entrée principale.

« Le cameraman est arrivé, Madame la Présidente. Annonça l’un des gardes du corps.

— Très bien, faites-le entrer. Ha ! Je vois que vous arrivez en même temps que le thé, merveilleux ! »

Sur ces mots, elle invita ses hôtes à s’asseoir autour de la table basse, au milieu du bureau, pendant que la cuisinière disposait le service. Ils s’observèrent mutuellement, Julie et Paul avaient été invités à prendre place sur le canapé tandis que la Présidente avait opté pour l’un des deux fauteuils. Une fois qu’ils furent tous les trois servis, la Présidente rompit le silence :

« Tout d’abord, je vous présente mes excuses pour la façon dont cela s’est passé, nous avons été contraints d’improviser. Ensuite, je souhaite vous briefer tous les deux sur la situation. Est-ce que vous êtes d’accord ? »

Julie et Paul se regardèrent, circonspects.

« Nous… Briefer ? Demanda Julie.

— Comment ça ? Renchérit Paul.

— Oui, vous briefer. Je connais votre travail à tous les deux. Vous êtes des gens intègres et sincères. De plus, vous êtes ouverts à la discussion et à la nouveauté. Mais surtout… Elle regarda Julie droit dans les yeux, en ayant du mal à cacher un début de rougissement. Je suis fan de votre façon de vous exprimer, de vous mouvoir et d’amener les sujets, Madame Laplace. Je vous suis depuis que je suis toute petite ! Bref, est-ce que vous accepteriez, tous les deux, d’être les premiers journalistes officiels humains lorsque nos deux peuples travailleront à l’unisson !

— Nos… deux peuples ? Interrogea Paul.

— Mais alors ! Cette créature que nous avons vu…

— Oui, il s’agit d’une vraie créature, faite de chair et de sang. Il s’agissait d’un émissaire qui aurait dû arriver dans deux mois, après que j’aurai dû avoir le temps de vous mettre dans la confidence.

— Alors, cette créature ne nous veut aucun mal ? Demanda Julie.

— Non, aucun. Confirma la Présidente.

— Et cette créature est bien une création scientifique ? Enchaîna Paul.

— Haha ! La Présidente éclata de rires. Oui, c’est aussi ce que j’ai cru, la première que j’ai entendu parler d’eux. En réalité, pas du tout. Je vais vous expliquer tout ce que je sais. À la suite de quoi, vous me direz si vous êtes partants ou non. Si vous n’êtes pas partants, il est évident que je compte sur votre entière discrétion ! De toute façon, nos protocoles de sécurité feront tout pour que vous ne soyez pas pris au sérieux si vous trahissez ma confiance…

— Est-ce que vous me permettez de prendre des notes ? » Exprima Julie.

La Présidente acquiesça de la tête, puis elle s’entretint avec eux.